SON HISTOIRE...
Depuis la fin de l'Empire Romain jusqu'au XIXème siècle,
la Loire connaît une activité fluviale importante.
Ce fleuve
long de 1012 kms est l'une des principales voies
de navigation du commerce maritime.
Il
est principalement emprunté par les gabares à fond plat
pour le transport de différentes
marchandises :
* le sel et les
épices en remontant le fleuve
* les vins et le blé en
redescendant.
SA CONSTRUCTION...
Avec les invasions normandes deux nouveautés
apparaîssent
dans la construction navale des gabares jusqu'au XIXè
siècle,
c'est la construction des bordages se chevauchant
l'un sur l'autre,
ainsi que l'aspect de la voilure proche des navires
vikings.
La Loire présentant peu de méandres,
la quille des embarcations disparaît
et le fond devient plat.
Le gouvernail appelé le "piautre",
disposé assez haut permet une meilleure maniabilité.
Vers la fin du XIXè siècle, la coque
ou "palatre"en chêne est remplacé
par un palatrage métallique.
Toutes ces transformations permettent d'allonger la
gabare,
le tonnage, la surface de la voilure, et bientôt
s'équipe d'une cabane
en bois pour la vie à bord.
LA HIÉRARCHIE DES MARINIERS...
Cette corporation respecte une hiérarchie bien définie dans le travail.
Le Mousse
:
Il embarque
à 12 ans, apprend les manoeuvres,
effectue les tâches secondaires.
Il termine son apprentissage lorsqu'il maîtrise
le métier
et physiquement peut effectuer le travail d'un homme.
Le Compagnon :
A la fin de son initiation le mousse devient compagnon
et perçoit un salaire.
Le Voiturier par eau :
Patron du chaland, il dispose d'un équipage
plus ou moins nombreux suivant la taille de sa gabare.
Le Marchand Voiturier :
Il possède
un seul chaland,
achète ses marchandises et les revend à
son gré.
Le Compagnon de rivière
:
Il travaille le long des cours d'eau :
il est le haleur, le baliseur, le passeur,
le pêcheur, le toutier (celui qui repére le chenal et les
obstacles).
LA VIE DES MARINIERS...
L'été passé, le marinier reprend
le cours de l'eau.
Il mène une vie rudimentaire sur son chaland,
la cabane en bois reste son seul habitat.
Ce sont des hommes courageux à la tâche,
et liés entre eux d'une amitié et d'un
soutien fidèles.
Malgré son endurance le marinier encoure non
seulement l'accident
causé par la chute d'une pièce de vin
ou de bois
mais aussi le risque de noyade.
C'est pourquoi il reste superstitieux et vénère
les saints ;
le plus connu étant Saint Nicolas.
La femme du marinier reste à terre
ne pouvant supporter les conditions rudimentaires
de la marine.
Elle s'occupe des travaux ménagers et des enfants.
La solidarité entre famille de mariniers est
essentielle
et soutien la femme en cas de deuil ayant
souvent plusieurs jeunes enfants à charge.
Leur habitat le long de la Loire reste sommaire et
exigu ;
seuls les plus aisés possèdent de belles
batisses.
Cette corporation va connaitre bien des turbulences
avec l'arrivée des premiers bateaux à
vapeur,
créant parmi eux des tensions et un déclin
de la population.
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